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La valeur de l'Art Contemporain

Les gens me demandent souvent si je connais tel ou tel artiste. Pour être vraiment honête je dirais que je ne suis pas vraiment interressé. Non pas que je sois égocentrique ou prétentieux mais chaque rencontre avec un autre artiste prétendument génial a toujours été une déception.

Je me suis toujours demandé pourquoi. Pourquoi aucun artiste vivant aujourd'hui, à l'exception de Françoise André (1926-2009†), n'a jamais attiré mon attention?
Pourquoi s'ils ne sont pas mauvais, il ne sont pas bons pour autant?

C'est parceque Françoise André et moi, nous avons toujours pensé et peint comme les ancien maîtres il y a 200 ans et on a toujours pas trouvé quelqu'un d'autre qui le faisait comme nous.

De fait tout a commencé il y a 200 ans avec l'arrivée du monde moderne. L'image populaire de l'Ancien Régime (avant la Révolution Française et l'Indépendance des Etats-Unis) est d'une monarchie absolue aidée par l'écrasant pouvoir de l'Eglise Catholique Romaine. Et c'est alors que la science et le progrès vint tout libèrer .

En ce qui concerne l'Art ce fut exactement l'inverse qui se produisit.

Jusqu'à la fin du 18me siècle, l'art et le mécènat était une chose privée, quelque chose qui dépendait du goût personel. Biensûr il eu de tout temps un Art Officiel et une Académie mais c'est nous qui aujourd'hui considèrons comme nul ce qui n'était pas reconu par les ancêtres de nos institutions. C'est nous qui disons que l'art était régis par la bureaucracie parceque précisément nous n'avons jamais rien connu d'autre dans notre société. Les gens de cette époque ne pensaient pas comme ça. En réalité l'art officiel n'existait pas, la notion même d'art officiel était impensable. L'art était toujours le fruit de décisions personelles. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'académisme officiel du 18me siècle fut seulement le goût de certaines personnes, et peut-être une certaine mode. Les gens achetaient tout naturellement les oeuvres d'art qu'ils aimaient et les artistes n'avaient pas à dépendre des subsides à la culture du gouvernement.

Aujourd'hui la situation est exactement l'inverse: L'art n'existe uniquement et exclusivement qu'à travers les institutions, forcément politisées, sans la moindre place pour le goût personel de qui que ce soit. Ceux qui travaillent pour ces institutions et qui prennent les décisions ne sont pas ceux qui financent et leur travail est principalement de perpétuer la ligne officielle de l'art contemporain.

L'art n'est plus une question de goût, il doit seulement ressembler à quelque chose de connu. C'est pourquoi l'art est plus ou moin le même aujourd'hui qu'il y a 50 ans. Les gens ne réalisent pas qu'il y a 50 ans nous étions dans les années '60 et que tout ce que nous connaissons aujourd'hui existait déjà. La débauche de vidéos et d'écrans géants n'y change pas grand chose et même ça devient vieillot à la longue.

L'art n'a pas souffert de l'industrialisation à outrance de nos moyens de production. Pas à cause de cela. Le 19me siècle fut aussi le siècle du nationalisme et de la classe politique. Il a vu la création de monstruosités telles que l'Académie des Beaux-Arts (et d'autres écoles d'art qui suivront), le Salon et autres lieux d'exposition, les Musées Nationaux (renomés plus tard Musées d'Art Contemporain) et Centres Culturels. Aujourd'hui nous avons atteint le sommet de l'horreur avec les Bienales, ces supermarchés géants de l'art en dehors desquels non seulement les artistes mais aussi les galeries restent insignifiants. Toutes ces choses ont détruit l'art plus qu'il ne l'a aidé.

A l'époque, l'idée de permettre au public de voir l'art, comme si il le possèdait, aurait put être bonne mais ça a vite tourné au vinaigre. Les impressionistes furent les premiers à lutter contre ce système plutocratique et tentaculaire et presque toutes les générations d'artistes après eux. Tous les grands noms de marchands d'art et de créateurs on été bâtis grâce au mécenat individuel et privé. Et non grâce à mais en dépit des institutions gouvernementales ou semi-gouvernementales socialo-nationales.

Ce sont aujourd'hui des institutions de mort puisqu'ils ne montrent que des artistes morts ou des artistes faisant commes les morts dans un cerceuil de bêton.

CAUSES ET CONSEQUENCES

Cela n'a rien à voir avec la modernité ni avec les nouvelles technologies ni avec la photographie ni avec les télécomunications ou des choses dans ce genre. Plein de merveilleuses créations ont été faites bien après l'invention de la photographie et que les chemins de fer traversent le continent d'Est en Ouest. En fait la science et la technologie aident la création artistique.

Tout cela vient du manque d'intérêt réel de l'élite pour les arts et un lent transfert du role de mécène des gens riches vers l'administration nationale. Ainsi que le lent transfert du choix du goût personel vers l'expertise professionelle.

Les acheteurs ont peur de perdre de l'argent si ils ne suivent pas les conseils d'un expert en art contemporain. Ils veulent investir dans des valeurs sûres. Bien! Maintenant ils peuvent être certains qu'ils vont perdre tout leur argent.

Les collectioneurs il y a cent ans étaient plus malins et savaient qu'il ne faut jamais se fier à une tierce personne qui, forcément, va empocher une bonne commission. Ils choisissaient eux-même et avaient suffisement d'instruction pour savoir que si ils aimaient quelque chose, ça devait être bien et avoir de la valeur. Ce fut ceux qui achetèrent les premiers Manet, Cézane, Picasso et Modigliani.

Aujourd'hui je ne pourrais même pas citer un seul collectioneur ni une galerie vraiment privée ayant découvert un grand talent ces 50 dernières années. Tous les artistes ont étés lancés par des des institutions et ils ne valent pas grand chose.

Tout l'argent investi dans l'art contemporain depuis 1960 va être perdu. Il a déjà été perdu en grande partie et plus de pertes sont encore à venir. Ça vaut tellement peu que le coût de constament refaire de la publicité pour ces œuvres à travers des rétrospectives, des publications, l'entretient des musées, les assurances etc -et ce dans plusieurs pays simultanément- dépasse de loin la valeur actuelle sur le marché. Et je ne compte même pas la promotion des nouveaux artistes qui font des choses similaires afin que la nullité ne soit pas remplacée par quelque chose de mieux.

Ça ne vaut rien non pas à cause des prix rétrecissants vente publique après vente publique, mais parceque c'est vide de contenu. Les critiques d'art peuvent écrire ce qu'il veulent, les faits sont là: C'est moche et leurs réalisations ont pris à ces soit-disant artistes une question de quelques minutes, au mieux quelques heures. Même pas une journée. Si vous voulez je peux vous faire dix banc-sur-blanc ou bleu-sur-bleu ou vert-sur-vert pour un prix très raisonable. Ou quelque chose de plus complex ou de plus cubique si le minimalisme n'est pas votre tasse de thé.
Pourquoi faire, sérieusement?
Ils sont vides de talent, de message phylosophique, de beauté, ... vide de tout.

Voyez le contraste avec la Joconde de Léonard de Vinci, une peinture qui non seulement a pris des mois (à cette époque c'était normal) mais qui émerveille à tous les niveaux de lecture et continue à étonner les historiens de l'art même après avoir été l'œuvre d'art la plus étudiée de tous les temps.

©Frederic Hage 2010



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